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René Gouichoux, auteur jeunesse
8 février 2009

Les aventures de René G.

La nuit était déjà tombée depuis longtemps. Sur la terrasse du chalet, je regardais les lumières des lampadaires de l’autre côté du lac. Je m’amusais à les recompter une dernière fois. Souvent le soir je les comptais et je m’étais dit : le dernier soir…je prendrai mon temps. Et bien j’y étais...Donc les lampadaires et les reflets de la tour de Moulor dans le lac. Des flocons qui s’éparpillent, rien de bien méchant. Je goûte gentiment les dernières précieuses minutes de mon temps pyrénéen .Demain à l’aube, retour à la base.  Quoiqu’il en soit, une ultime soirée sereine. Et puis, rentrer, tirer les rideaux,  salle de bains, chambre, dormir. La météo prévoit de la neige, on verra ça demain.
8h, je suis dehors pour voir, victoire la déneigeuse est là,et dix centimètres sur la voiture. J’enlève la neige ,je salue le gars de la déneigeuse qui me sourit –genre ,ça va rigoler- je rentre ,je prépare les affaires ,je fais plusieurs allers-retours  et à 8h 45 la voiture est de nouveau sous dix centimètres et la route idem.
--Ca ne fait rien, dit Jo (c’est ma femme), on part.
Et hop, la première montée du truc (comprendre le voyage de retour) .On roule dans une file de trois. Le gars devant prend à gauche, (mauvaise pioche la gauche) il patine et je crois qu’il y est toujours. Nous, on suit le second gars qui a pris à droite (La droite !) et ça nous mène au village.
--Peut-être qu’on devrait…
--On continue, dit  Jo.
On roule, comme on peut. Purée, je dois doubler un gars, lui, il roule à moins vingt à l’heure. Un 35 des familles. Je n’ai rien contre les ‘’35’’, mais là, attention on est dans l’aventure, c’est notre Koh-Lanta, pas question de se rater. Première côte. Le top. On passe fastoche. Deuxième côte, oh la la , voilà le moteur qui ronfle  et deuxième et qui ronfle  et première (les vitesses pour ceux qui connaissent) et zi et za ,à droite ,à gauche, ouf, on passe. Troisième côte : un car en face, il s’est arrêté mettre les chaînes. Ils sont tous dehors, ‘’c’est les vacances,on va rigoler,’’ les gosses ,des ados qui envahissent MA part de route .Nom d’un chien, je klaxonne,je ne peux pas m’arrêter, je suis à la fois au volant et dehors, genre : tu vas te ranger mon garçon,en fait c’est une fille,c’est pire, mais qu’est-ce que tu fiches là, c’est Ma route,la môme  ne bouge pas ,n’a pas l’intention de bouger,’’et pourquoi ce serait ta route,l’ancien ?,doit-elle se dire’’,et le chauffeur du car, vouai le chauffeur, qui fait un geste de la main à mon encontre ,genre je ne sais pas mettre les chaînes,eh bien , t’as qu’à rester là et camper.
Ah, ben oui, c’est terrible la route, faut pas croire.
On continue. J’suis un chef, le paysage est idyllique, c’est la tempête de neige et j’accélère pour la côte suivante.. Jo ne dit rien. Admirative ? Inconsciente ? Oh la la, c’est la valse et ça glissouille , pas d’affolement, je repasse en seconde et. ..et j’aperçois, toujours au travers de cette fichue tempête qui ne veut pas céder, des femmes qui attendent leur pain au derrière d’une fourgonnette .Le moteur ronfle ,encore 20mètres,ronfle, elles ne bougent pas,plus fort le moteur, dix mètres ,elles ne bougent toujours pas ,allez ma voiture, ma jazz, fais l’effort. Oui, oui, oui, elle fait l’effort, les femmes n’ont pas bougé. Elles discutent avec la boulangère dans son camion.
C’est bon, ça descend désormais, ici, là, ils ont salé et mis du sable. Du coup, on est les rois. Arreau. La plaine. On est sauvés.
-- Prends par le village, dit Jo.
Je prends l’extérieur. Mauvaise pioche. Le moteur, les glissades, la gauche , la droite,  vingt mètres ,dix mètres ,cinq mètres .Vous imaginez, si j’étais resté coincé. Jusqu’à la saint- glinglin, j’aurais entendu : si si si tu m’avais écouté….
Je passe. J’amène Jo à l’autoroute, je suis un héros !
La vie c’est simple comme un type qui conduit dans la tempête de neige.
Le type en question, il a une fille qui lui a proposé ……………des chaînes. A pas voulu les prendre, le guy.
C’est tout !
Je vous embrasse. A bientôt.
Petit message pour ma fille :
La prochaine fois que tu viens, tu pourras amener tes chaînes,juste pour voir si ça se met fastoche ?
L’ancien.

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